Il y a quelques semaines,
J’ai vu, encore, sur scène,
Une chose qui m’a donné envie d’écrire, de réagir, de l’ouvrir.
Je redoute chaque pièce car le théâtre est de moins en moins sacré…
Parfois j’ai espoir et j’y vais.
Mais ce jour là,
J’ai sorti mon petit bout de papier adossée à mon fauteuil rouge-doré et ai commencé à griffonner.
Quelques mots pour comprendre.
Je cite la note écrite :
Le 1/06/2025
Quand on joue, qu’est-ce qui précède l’action ? Le mouvement ?
Je ne comprends pas ce qui se passe sur scène, la plupart du temps. Pourquoi ? Ici, les paroles ne sont que des mots et les mouvements juste des déplacements. Rien ne s’étire dans l’air ou très rarement, est créé ce suspend.
Comment toucher la matière invisible du lien humain…?
Et tout d’un coup un cri ; tout le monde retiens son souffle, on est ensemble, oui, c’est là. Dans la beauté de l’attente après la souffrance. Puis, une fraction de seconde plus tard, quelqu’un se mouche. Et la grâce s’essouffle.
Les mots, le texte, le dire ne succèdent pas un mouvement invisible,
mais un rien pesant.
Et ce rien pesant,
empêche la relation entre la scène et le public.
j’entends, la redondance du mécanisme, de l’égo d’une des actrices se murmurer dans le silence :
”Je suis une – grande – tragédienne”
mais je ne vois là qu’une seule teinte colorée
de ce qu’elle fait.
choix de jeu.
ou limitée ?
quand on a trop conscience de ce qu’on fait.
et qu’on se regarde jouer,
est-ce toujours du don,
ou un manque de générosité ?
Du temps passe, les scènes se suivent, du mouvement sur scène mais je ne vois pas le fil.
Mais qu’est-ce qui se joue, bordel ?
Écrit par le prince des tensions invisibles…
L’ennui a quand même fini par me trouver.
Alors ? C’est quoi l’accord commun sur ce qu’iels racontent ensemble là ?
parce que moi, spectatrice, haut balcon, je ne reçois rien.
À chaque perso qui arrive, je me dis :
MAIS QUI ES TU ?
C’EST QUOI TON HISTOIRE ?
QU’EST CE QUE TU TRANSPORTES MALGRÉ TOI ?
QU’EST CE QUE TU DIS SANS MOTS ?
QU’EST CE QUI SE CACHE SOUS TES REGARDS ?
QU’EST CE QUI ÉMANE COMME UNE TRACE ?
T’ES OÙ ? T’ES QUOI ?
QUE DISENT TES SILENCES ?
QUEL POIDS ONT TES MOTS ?
QUEL POIDS ?
QUEL POIDS ?
Ouaf !
C’est ça qui est merveilleux dans l’art du jeu, non ?
C’est cette recherche là
ce travail là
cette compréhension là
qu’on peut transporter et espérer partager…
ART. ART ! AAAAAAART ! Redonner sa place ou mot ART
Dans l’ART du jeu, l’ART de l’acteurice… IL Y A ART. c’est un ART ! Respectons-le.
L’ART de ce métier que j’aime tant,
qu’on oublie trop souvent,
masqué par la vanité…
je crois, qu’il réside dans le fait
De travailler à pouvoir capturer des bouts complexes d’humanité.
Et espérer que ce moment nous rassemble pendant un micro-temps bien orchestré.
Et que chaque mot tape comme une note que chaque regard résonne comme une onde de choc.
Parce que sinon,
à quoi bon,
et pourquoi vouloir faire ce métier ?
Je ne saurai.
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