Strugglerz

“Les idées qui bouleversent le monde marchent à pas de colombes”

Notes, le 20/05/2024

Strugglers, je m’adresse à vous,
Pouvant moi-même m’identifier comme telle, une galérienne.

Dûr, dûr de l’admettre, je le confesse.
Après ces années passées à faire ce métier, sans l’impression d’évoluer mais qu’est-ce
Que ça révèle ?

De mon côté, une incapacité à me conformer, me conforter, m’accommoder de ces règles du game.
Et pour toi, c’est quoi ?

Struggler un jour, pas pour toujours.

Et donc, on fait quoi avec ça ?
Soit on se tait.
On fait un pas, oui, vers là-bas,
On se range pour l’éternité.
Soit on créer.

Struggler pourquoi ?

Chacun ses raisons…

Mais parce qu’incapable de jouer et s’amuser sans une vision supérieure sur soi, qui aurait le droit de vie ou de mort sur notre tête dans un ciné ou sur le plancher. Eh beh !

Parce qu’incapable de créer sans partenaire
De s’amuser solo l’asticot,
De progresser sans directions
De travailler sans validation nor passion
Pourtant ton métier, c’est juste d’interpréter.

Mais n’ous faut des gens, n’ous faut du feu, n’ous faut des yeux.

“Fait autre chose à côté”, disent-ils, “nourris-toi ailleurs, peuchèuure.”
J’veux bien dessiner, danser, skater chanter.
Mais moi c’que j’préfère c’est jouer, comment j’fais ?

Un peu un comble non, que comédienNE soit le seul métier où ton imagination, ton art, et ton pouvoir de création, ta vision doivent rentrer dans des codes, dans des cases, dans des normes, des budgets tout carré, des “ce qui plait” pour un public ciblé, bichonné surtout à ne pas désorienter ni froisser. Quand tout ce qui fait que tu es complet est de nouveau amené à être bouleversé, ta nature modifiée, censurée, sanctionnée, supprimée ?

Depuis quand l’art est devenu si normé ? Depuis quand le subversif n’est que le subterfuge d’une pensée bien figée à ne surtout plus requestionner ?

Ce qu’on veut te lisser, c’est ce qui fait ta beauté
Ce qu’on veut te voler, c’est ce que tu dois cultiver
Ce qu’on veut te faire abandonner, c’est ce sur quoi tu dois te concentrer.

Alors comment on agit ? Pense
Face à cette industrie qui se perd? Danse
Face à ces égos qui nous contrôlent, Ose.
Dans un monde qui a besoin d’artistes plein d’espoirs inventeurs de possibilités plus que de promoteurs en sacs Chanel sur un Red Carpet qui se la pète, le nombril prêt à exploser gavé par la vanité.
Mais que fait-on-où-quoi ? Faut se servir, du cinéma
Pour être être vecteur de foi et d’une bougre fougue !
Des chasseurs de recours pour essayer comme on peut, de reconstruire un groupe face à cette épidémie du “me myslef, entre moi et soi” dont on est tous victimes mais qu’il faudrait raisonner,
Tu sais, we just have to play, pour se soigner.

Alors struggler ? Ton étiquette pend sur ton col extérieur, un leurre apprivoisé, pour un temps, donné, fin de partie, il faut les relancer maintenant, les dés. Que je sens, sentez-vous aussi ? quand ça y est, on y est, on touche le fond ? Artistiquement, moralement, subitement.
Dans ces cas là qu’est ce qu’il nous reste à faire, à part de se servir de cette impulsion pour provoquer ce magnifique rebond ?

Si vous sentez que vous n’êtes pas au bon endroit
Si vous ne vous amusez pas
Struggling, par lui, vous êtes conduit,

merci, Alexis.

Si votre team est bonne,
Si les idées fusent et que la joie demeure
Struggler s’transforme alors en créateur

Et ses effets changent la donne.

La créativité ce sont nos bizarreries, nos à côtés, nos difformes étrangetés,
le monde interprété par le prisme d’un outsider assumé.
Qui ose troubler l’illusion commune.
Qui ose affronter l’animosité, qui rude.
Qui a la force de ne pas y succomber
Et de transformer l’aigreur en douceur
Peut-être qu’on peut y arriver…

Vous c’est moi, moi c’est vous. Nous ensemble, on est si fort,
Haut les cœurs, ça pourrait marcher !

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